Peux-tu te présenter en quelques mots ?
"Je m'appelle Helena Soubeyrand. J'étais actrice pendant 20 ans avant de retourner à ma première passion : le dessin. Cela fait maintenant 5 ans que je suis illustratrice."
Comment t'est venue cette passion du dessin ?
"J'ai toujours beaucoup dessiné, surtout pendant les cours, au grand dam de mes professeurs !
C'est une passion qui me vient de mes deux grands-pères, qui n'étaient pas du tout dans le milieu artistique. Ils venaient d'une famille de mineurs et de maraîchers, mais ils dessinaient beaucoup pour leur plaisir, et ils étaient très doués.
C'est eux qui m'ont donné ce goût, et depuis, ça ne m'a jamais quittée. Quand j'étais actrice, le dessin représentait pour moi un refuge, j'y revenais souvent parce que ce n'était pas un métier de tout repos."
Comment as-tu découvert ton talent de dessinatrice
ambidextre ?
"Par pur hasard ! Je le faisais avant sans trop y penser, pour m'amuser, jusqu'à ce que j'envoie une vidéo à ma sœur. Elle a été super choquée et m'a dit de poster la vidéo sur Instagram. Je n'y croyais pas trop - pour moi, tout le monde savait le faire - et finalement, ça a pris.
Je me suis rendue compte que ce n'était pas si commun ! Aujourd'hui, c'est devenu ma signature, et je m'entraîne bien plus sérieusement."
Comment décrirais-tu ton style ?
"Mon style est figuratif et assez minimaliste. Le geste m'importe autant que l'émotion dans un dessin. C'est un lien que j'ai établi avec ma profession d'actrice, où l'on répétait sans cesse le geste et où l'on travaillait le sens.
C'est cela que j'aime dans le dessin, et c'est aussi pour cela que j'aime autant partager des vidéos sur Instagram. Avec la vidéo, on voit le geste."
Quelles sont tes sources d'inspiration ?
"Je vais voir beaucoup d'expositions ! On a un patrimoine incroyable en France. Par exemple, je me replonge sans cesse dans l'impressionnisme et le fauvisme, et je ne suis jamais rassasiée. C'est aussi l'avantage de vivre à Paris, c'est une ville remplie de musées.
D'ailleurs, Paris m'inspire aussi beaucoup. C'est une ville avec ses défauts, mais fondamentalement romantique, enrichissante et qui a toujours été très importante pour les artistes."
"Une autre ville qui m'inspire : Rome ! J'y ai passé quelques jours seule, et ça m'a ressourcée comme jamais. L'art est partout là-bas. On entre dans n'importe quelle petite église, et on peut y trouver du Caravage. C'est sublime. J'y ai d'ailleurs appris que la Villa Médicis avait été rachetée par Napoléon justement pour accueillir des artistes en mal d'inspiration… tout s'explique !"
Es-tu une fan de décoration ?
"J'adore la déco. J'ai un tableau Pinterest sans fin, rempli d'idées, d'inspirations, de photos d'appartements, de meubles design…"
"Mais ce qui me manque, c'est le temps. Je n'ai pas le temps de chiner pour trouver des pièces uniques. Mais je préfère ça, plutôt que de me précipiter. Par exemple, j'ai une nouvelle table à manger que j'ai mis un an à trouver car je voulais qu'elle soit exactement comme je l'imaginais."
Chez Blanc Cerise, la couleur est très importante ! Quelle est ta palette à
toi ?
"J'aime les tons naturels, les beiges et les nudes. Je trouve que ça donne tout de suite un côté cosy, j'ai presque envie de dire "enrobant", aux intérieurs."
Est-ce que tu as des pièces fétiches ?
"Oui ! J'ai quelques meubles que j'ai depuis longtemps maintenant et qui m'ont suivie dans tous mes appartements. Il y a une coiffeuse en bois blanc avec un triptyque en miroir, de style années 30. Je l'avais trouvée dans une poubelle, en parfait état. Il y a aussi une échelle d'architecte que j'avais chinée, quand j'avais encore le temps. J'ai aussi une vieille table de bistrot parisienne, avec le pied en métal, super lourde. Je la maudis dès que je dois déménager, et en même temps, je ne m'imagine pas sans elle. En fait, quand on trouve une pièce unique, ça donne tout de suite une âme à son appartement. Je dirais même que ça fait partie de mon identité. Cette coiffeuse, par exemple, j'hésitais à m'en débarrasser. Mais je l'ai toujours vue chez moi. Et je sais que si je mets ce meuble à n'importe quel endroit, peu importe où, ça devient "chez moi".
Selon toi, quelles sont les liens qu'on peut tisser entre le monde de la déco et de l'art ?
"Décorer, c'est prendre soin de soi, c'est s'exprimer et se retrouver. Un peu comme le dessin. Quand j'ai visité Herculanum, j'étais stupéfaite de voir comment n'importe quelle maison était décorée. C'était normal de peindre et de dessiner sur les murs. Décorer sa maison, ça n'a rien d'anodin. Notre intérieur devient un point d'ancrage, sur lequel on se retrouve soi-même. C'est pour cela que je rêve de travailler avec davantage de marques de déco, comme pour de la vaisselle, des paravents…"
Quelles ont été tes sources d'inspiration pour ce dessin de
"Rêves en rose" ?
"Je suis passée par plusieurs étapes. J'adorais le fait que ce soit une taie d'oreiller. Je voulais donc évoquer la douceur et la sérénité pour le sommeil. J'ai dessiné un visage qui évoque celui d'une Madone endormie. C'est un visage que l'on peut reconnaître, que l'on a déjà croisé. Ça peut toucher tout le monde et ça a quelque chose de rassurant."
Aujourd'hui, que représente pour toi Octobre Rose ?
"En quelques mots : une nécessité, de la solidarité et de la sororité."
Si tu étais un objet déco, lequel serais-tu et pourquoi ?
"C’est un cadeau de ma sœur : une main en porte-encens de chez Astier de Villatte, toute simple, que j'aime beaucoup Je la mets souvent dans mes vidéos, j’adore son mouvement !"